21 avril 2025

Bienvenue !

Bonjour cher lecteur,

Depuis plus de 15 ans, nous planifions chaque été une semaine de dépaysement, sous la forme d'une grande randonnée en montagne. Les objectifs sont multiples : découvrir une nouvelle région, faire un effort physique soutenu, goûter à l'Aventure avec ses bonnes surprises et ses imprévus, bivouaquer en pleine nature, faire un break pendant quelques jours, se déconnecter.

Même si - ou parce que - nous ne réservons pas de nuits en refuge à l'avance, les préparatifs sont importants : nous choisissons une destination, cherchons un aller/retour en transport en commun depuis Paris, définissons les étapes à l'aide d'Internet et de cartes IGN, prévoyons des solutions de secours en cas d'impondérables, optimisons le contenu des sacs à dos, etc.

Après quelques années d'interruption, ce site reprend vie pour de nouvelles découvertes, en compagnie d'Isabelle. La nouveauté 2025 : un tour mouvementé dans le Vercors !

Au total, plus de 1400 kilomètres de treks sont décrits sur ce blog.

Toutes nos randos sont ici :

Et pour la première fois, nous avons remplacé la marche à pied par le vélo, afin de découvrir le marais Poitevin. Le résumé tout en vidéo


Enfin quelques conseils :
Vous pouvez parcourir les pages grâce aux liens suivant/précédent, ou accéder directement à une page en passant par les archives du blog.
Les randonnées sont décrites sur le mode aventure, et par conséquent les topos ne sont pas très précis. Mais les traces GPX sont disponibles sur les randos les plus récentes, en les téléchargeant vous pourrez nous suivre pas à pas !

Si vous souhaitez connaître le contenu de nos sacs à dos, nous publions enfin notre liste !

Si vous avez des questions sur un lieu ou un itinéraire, n'hésitez pas à nous solliciter. Dans tous les cas, ne vous aventurez pas sur nos traces sans précautions : consultez la météo, vérifiez votre équipement, emportez des vivres, ne surestimez pas vos forces.

Vous pouvez laisser des commentaires sur chaque page, anonymes ou pas. Si vous posez des questions nous essaierons d'y répondre rapidement. Vous pouvez aussi utiliser les boutons des réseaux sociaux...
Une dernière chose : toutes les photos peuvent être agrandies en cliquant simplement dessus. C'est parfois nécessaire pour voir les chamois ou les isards...

Bonne visite sur nos pages !

19 avril 2025

jour 8 - des Grands Clots à Saint-Michel-les-Portes

     


  • D+: 59 m
  • D-: 470 m
  • distance : 6,2 km
  • temps de marche : 2 heures 15 minutes

 

C'est notre dernier réveil en pleine nature. Tout près du camp, de l'autre côté du chemin, se trouve une cabane. Un gros panneau "Propriété privée" m'a empêché jusqu'ici de m'en approcher, mais la curiosité l'emporte ce matin... La cabane est ouverte, et sur le livret d'accueil la propriétaire a laissé ce gentil message : "Ce petit abri est laissé à l'usage de chacun sous sa propre responsabilité. Merci de le laisser dans le meilleur état possible à votre départ. Bon séjour à la cabane du Pré du Frat. La propriétaire, Madeleine et ses enfants".  Suivent quantité de messages de remerciements célébrant la bonté de cette dame. J'ajoute le mien car nous en profitons pour y prendre notre petit déjeuner puisqu'on on y trouve deux grandes et belles tables.

cabane du pré du Frat

 

Nous rejoignons facilement Saint-Michel-les-Portes en suivant plus ou moins le ruisseau de Grosse Eau, l'eau y est claire, contrairement aux torrents que nous avons pu voir deux jours auparavant.

ruisseau



Au village, nous entrons à la mairie et demandons s'il y a un commerce à proximité. On nous indique très gentiment de passer au Pilier Sud, juste en dessous. Il s'agit en réalité d'un café-bibliothèque", ouvert le vendredi soir et le samedi matin, et tenu par des bénévoles du village. Nous discutons et prenons un café avec ces personnes très gentilles, en attendant tranquillement l'heure de notre bus.

pilier sud


L'arrêt de bus se trouve à 20 minutes du village, sur la départementale 1075 en contrebas. Nous y sommes une demi-heure à l'avance, non sans avoir regardé une dernière fois derrière nous pour admirer les deux sommets emblématiques de notre trek, le Grand Veymont et le Mont Aiguille.

Grand Veymont et Mont Aiguille


Une fois de plus, nous garderons de beaux souvenirs de ce trek qui, même s'il ne correspond pas vraiment à l'itinéraire prévu au départ, nous aura permis de découvrir une très belle région. Il aura aussi éprouvé notre capacité d'adaptation face à la météo plus que capricieuse, ce dont nous sommes plutôt fiers.

Si vous avez aimé notre récit, n'hésitez pas à laisser un petit commentaire sur le blog : pas besoin de s'inscrire, juste nous laisser votre message...

Isabelle et Bernard

 

 




18 avril 2025

jour 7 - de Richardière aux Grands Clots

    


  • D+: 870 m
  • D-: 682 m
  • distance : 13,5 km
  • temps de marche : 6 heures 15 minutes

 

Nous sommes enchantés de reprendre notre route : ce soir, c'est sûr, on dort à nouveau sous la tente. Ce séjour à l'hôtel nous a fait beaucoup de bien mais on aurait été déçus de rentrer sans un dernier bivouac.

Nous avons bien évidemment adapté notre itinéraire, car il est impossible de retourner à Corrençon. Cependant nos tickets de bus fonctionnent sur toute la région, et nous avons repéré la ligne T95 qui peut nous ramener à Grenoble depuis Saint-Michel-les-Portes. Ce nouvel itinéraire nous permettra de faire le tour complet du Mont Aiguille, puisqu'on repassera à proximité de la Bâtie, hameau visité il y a déjà 4 jours ! Il est toutefois un peu court, aussi nous décidons de prolonger en grimpant au sommet du Goutaroux à 1543 mètres, qui donne d'un côté sur la vallée du Trières et de l'autre sur le Mont Aiguille.

 Pour l'heure, nous ne sommes pas du tout sûrs de voir quoi que ce soit, car le Mont Aiguille joue à cache cache avec nous. Au "panorama des contrastes", des œilletons permettent d'observer les différents sites environnants, mais voici ce que l'on voit du Mont Aiguille...

    

 

Le petit village de Trézanne est vraiment isolé, seul dans sa vallée. Il possède une très jolie église restaurée avec un toit de chaume.

église Trézanne


A l'intérieur, nous pouvons enfin voir le Mont Aiguille :).

église et Mont Aiguille

Arrivés au col de Papavet, le couvercle de nuages nous masque encore la vue.

col de Papavet

 
Le soleil fait néanmoins quelques apparitions entre deux petites averses, nous offrant lors de la montée vers Goutaroux un phénomène de rayons crépusculaires étonnant :

rayons crépusculaires

 
La neige, le soleil, la pluie et le brouillard se mêlent tous ensemble au sommet, et il est impossible de savoir si, dans la minute suivante, il va faire un beau soleil ou une bonne grosse pluie. Mais, petit à petit, à force de patience, le ciel bleu gagne du terrain, les nuages prennent de l'altitude, et on finit par bénéficier de belles vues sur la vallée et sur le Mont.

vue vallée

vue Mont

 
C'est donc le cœur joyeux que nous redescendons vers le col de Papavet, puis le joli sentier jusqu'au col des Pellas où se trouve la jolie cabane des Charbonniers, un site privé avec un panneau qui explique comment on faisait ici du charbon en consumant très lentement pendant du bois pendant une quinzaine de jours.

cabane charbonniers

 
Nous parvenons facilement au site repéré sur la carte, le lieu dit les Grands Clots. La source marquée sur la carte existe bien, et nous choisissons une aire en limite de forêt avec vue sur le Mont Aiguille (il est à gauche derrière les arbres mais quelques pas suffisent pour l'admirer).

Mont Aiguille

 
Cette fois nous en avons fait le tour complet ! Nous réalisons aussi que c'est la première fois depuis le début du trek que nous bénéficions d'un vrai camp, avec du soleil, une belle vue, une source et une température agréable. De quoi veiller un peu pour observer le coucher de soleil...

coucher de soleil

 

 



17 avril 2025

jour 6 - boucle au pas de l'Aiguille

   


  • D+: 690 m
  • D-: 690 m
  • distance : 12,1 km
  • temps de marche : 5 heures 15 minutes

 

Ce matin, tout le monde parle de la neige ! Il tombe quelques flocons sur l'hôtel et les cimes sont bien blanches. Aux informations, ils annoncent qu'il est tombé environ 1 mètre sur les stations de Savoie. Nous avons prévu d'aller voir ce qu'il en est du côté du pas de l'Aiguille, le col qui permet de rejoindre les Hauts Plateaux. Suivant les difficultés rencontrées, nous pourrons faire demi-tour à tout moment.

terrasse hôtel gai soleil

 
Très rapidement, le paysage devient hivernal et nous sommes ravis du spectacle.

hiver

 

 Juste avant la forêt, nous parvenons à un monument en l'honneur des maquisards, où un très joli texte intitulé "Ici souffle la liberté" décrit le contexte et les combats des résistants du Vercors en juillet 1944. Nous sommes émus par ces héros dont certains ont réussi à sauver leur vie en se réfugiant dans une grotte puis en se jetant dans la pente sous le feu ennemi.

résistants Vercors

 
Le sentier s'élève maintenant dans la forêt, c'est magnifique car la neige fraîche recouvre chaque branche et chaque feuille encore en formation.

neige fraîche


Petit à petit, la pente se fait plus raide et la neige plus épaisse. Mais nous finissons par voir le pas de l'Aiguille devant nous, et nous continuons à monter dans environ 40 centimètres de neige.

vers Pas de l'Aiguille

 
Arrivés au replat, nous finissons par distinguer un bâtiment dans la brume, ce doit être le refuge non gardé de Chaumailloux dont parlent tous les topos de la région. Nous pourront peut-être y prendre notre repas de midi...

bergerie Chaumailloux

 
Quelle déception : la cabane est fermée, nous allons devoir manger dans la neige. Après avoir nettoyé un petit espace, je vérifie sur ma montre et je me rends compte que nous ne sommes pas au refuge : celui-ci est à peine 300 mètres plus loin. Mais 300 mètres avec toute cette neige, c'est déjà beaucoup ! Nous prenons notre courage à deux mains et repartons, pas après pas, dans ce monde tout blanc. Enfin se dessine le vrai refuge, que nous atteignons finalement. 

cabane de Chaumailloux

 

Il y a des traces de pas tout autour et nous comprenons que nous ne sommes pas seuls. Deux jeunes couples ont passé la nuit ici, ils sont contents de voir qu'on peut atteindre facilement la vallée et partent rapidement, nous laissant le refuge déjà chauffé pour une pause revigorante.

intérieur refuge Chaumailloux

 
Le retour se fera sans encombre, la neige commence d'ailleurs déjà à fondre et la forêt est moins féérique qu'à la montée ce matin.

Le soir à l'hôtel, nous retrouverons l'un des deux jeunes couples, ils ont choisi eux aussi de céder au confort du spa et d'un bon lit...

 

 


16 avril 2025

jour 5 - boucle au col du Prayet depuis Richardière

  


  • D+: 535 m
  • D-: 535 m
  • distance : 16,2 km
  • temps de marche : 4 heures 45 minutes

 

Nous reprenons rapidement goût au confort d'une douche chaude et d'un bon lit...

Ce matin, on s'y attendait, il pleut et cela va durer toute la journée. Mais nous sommes bien décidés à marcher tout de même, en prenant juste un sac à dos avec le repas du midi. Nous choisissons sur Visorando une sortie à la journée jusqu'au col du Prayet, et éventuellement jusqu'au Platary, le sommet juste à côté.

Nous avons pris les capes de pluie et aussi une pochette étanche pour le téléphone, très utile aujourd'hui...

pont


L'itinéraire nous fait découvrir le village de Chichilianne, et surtout sa boulangerie ! Plus loin, nous voyons à quel point il a beaucoup plu ces derniers temps, les champs sont inondés.


Nous passons aussi sur un pont qui permet de franchir un torrent impressionnant : le courant est vraiment fort et on entend les cailloux qui roulent au fond de l'eau, un peu comme lorsque le tonnerre gronde.

Nous montons jusqu'au col du Prayet par un bon sentier que dévale parfois un ruisseau, pour ne voir que du brouillard. Nous abandonnons l'idée du Platary et prenons un autre sentier pour la descente, celui-ci nous fait passer près d'une source étonnante, qui surgit de l'intérieur d'un arbre...

source arbre
 

Lorsque nous regagnons la route, nous pouvons observer le Mont Aiguille, ou du moins le deviner...

 

Mont Aiguille brouillard

Une dernière surprise nous attend au retour : un obstacle absolument infranchissable nous oblige à un petit détour, car le torrent impétueux vu plus haut traverse le chemin, et cette fois il n'y a pas de pont..  

torrent

Nous apprendrons plus tard que la région est sujette aux laves torrentielles, ces coulées de boue qui peuvent être très dangereuses car elles emportent tout sur leur passage.

Nous sommes finalement fiers d'avoir fait plus de 16 kilomètres sous la pluie, sans nous arrêter ou presque : faute d'avoir pu trouver un abri, nous n'avons pas mangé ce midi, et nous avalerons nos sandwiches au retour à l'hôtel !

 

 

15 avril 2025

jour 4 - de la Bâtie à Richardière

  


  • D+: 726 m
  • D-: 1 122 m
  • distance : 13,5 km
  • temps de marche : 7 heures 45 minutes

 

Après une nouvelle nuit de pluie, nous commençons à nous lasser, même si nos affaires sont finalement peu mouillées : avec les capes de pluie, la protection du sac à dos, le sac poubelle pour la nuit, une bonne tente (Atrax 2) et une attention constante, nous arrivons à conserver des vêtements secs. C'est plutôt le moral qui finit par baisser petit à petit.

Peu après le départ, nous arrivons au lieu dit Les Granges, qui porte bien son nom car on y trouve une très grande grange qui aurait constitué un bien meilleur abri car on accède par l'arrière à un plancher en bois encore solide.

grange
 

Nous parvenons à la cascade de la Pisse (je pense qu'il en existe au moins une dizaine de ce nom en France), elle est un peu en dehors du chemin et il faut naviguer en sous bois pour la voir...

cascade de la Pisse


Nous montons ensuite jusqu'au col de l'Aupet, cette fois c'est facile car le chemin en forêt n'est pas enneigé, même à la base du Mont Aiguille où j'ai pris cette photo quelque peu étrange...

base du Mont Aiguille

L'arrivée au col de l'Aupet et la redescente se font en regardant fréquemment derrière nous, mais le Mont joue à cache cache et nous ne le voyons que partiellement. On se dit qu'on a eu de la chance d'avoir une vue dégagée sur la crête de Quinquambaye...

Mont Aiguille depuis col Aupet

Après une descente facile, nous rejoignons la civilisation à Richardière, un quartier de Chichilianne. Nous passons devant l'hôtel restaurant "Au gai soleil du Mont Aiguille" (tout un programme !) et décidons de nous y arrêter pour boire un verre ou discuter, nous renseigner sur la météo, nous sécher un peu, bref nous revigorer. La carte du restaurant est alléchante, comme toujours après plusieurs repas lyophilisés. Le patron est accueillant malgré nos vêtements plein de boue, il y a un spa juste à côté et ils prêtent des maillots de bain. Bref, tout cela est vraiment attirant, et nous ne mettons pas très longtemps pour abandonner l'idée du camping à la ferme que j'avais choisi initialement.

Au gai soleil du Mont Aiguille

Après une bonne douche, nous réfléchissons à la suite : j'avais prévu de retourner sur les Hauts Plateaux par le pas de l'Aiguille, mais on se demande si c'est bien raisonnable. A ce moment-là, on reçoit un SMS de la famille qui nous prévient que de la pluie est prévue pour le lendemain, et 40 centimètres de neige sur les hauteurs pour le surlendemain. C'est décidé, nous resterons ici durant trois nuits, et repartirons vers Grenoble puis Paris par un autre car depuis Saint-Michel-les-Portes.

 

 

14 avril 2025

jour 3 - de la plaine de la Chau à la Bâtie

 


  • D+: 726 m
  • D-: 1 122 m
  • distance : 13,5 km
  • temps de marche : 7 heures 45 minutes

 

La pluie est tombée presque toute la nuit, et elle ne s'arrête pas. Pourtant, il nous faut lever le camp, aussi nous mettons en place une innovation : elle consiste à faire nos sacs et détacher puis replier la tente intérieure tout en restant abrités sous le double toit. Nous avons alors suffisamment d'espace pour faire chauffer de l'eau sans risque, puis prendre un bon petit déjeuner. 

petit déj sous tente

 
Ensuite, on met nos tenues de pluie et on replie le double toit, qu'on fixe à l'extérieur de mon sac pour qu'il ne mouille pas l'ensemble de mes affaires.

Même sous la pluie, cette plaine est magnifique : l'herbe est bien tondue et les bosquets de verdure sont parfaitement délimités, tout cela a des petits airs de Versailles.

jasse de la Chau


Nous faisons à nouveau le plein d'eau à la fontaine de la Chau, puis nous dirigeons à l'est vers le pas de la Ville, avec la crainte d'une neige encore très présente : va-t-on réussir à passer sans danger ?

vers pas de la Ville


La réponse est oui : le chemin monte du côté de l’adret, il n'y a presque plus de neige alors qu'en face c'est encore tout blanc.

pas de la Ville


Par contre, de l'autre côté, la neige est omniprésente. Heureusement, elle est très molle et il suffit de bien planter les talons pour descendre en toute sécurité, comme je le fais sur cette petite vidéo :

 

Lorsque nous atteignons une première zone sans neige, le ciel se dévoile petit à petit, jusqu'au rayon de soleil qui nous permet de faire sécher la tente et d'admirer notre parcours depuis le pas de la Ville ainsi que le Grand Veymont, sommet du Vercors à 2341 mètres.

Grand Veymont et pas de la Ville

 
Cette pause nous fait le plus grand bien et nous descendons facilement par un sentier en balcon jusqu'à la baraque du Grand Veymont et sa petite source, encore une cabane où on aurait pu s'arrêter pour la nuit si nécessaire. Pour nous, ce sera simplement le pique nique du midi.

baraque du Grand Veymont


Il nous faut maintenant remonter vers la crête de Quinquambaye à 1735 mètres, en suivant le chemin en lacet. Mais cette fois, l'exposition est plein nord et il y a pas mal de neige, il me faut façonner une marche à chaque pas et la progression est très lente, nous mettrons plus d'une heure pour franchir les 200 mètres de dénivelé. Mais cela en valait la peine car, arrivés au sommet, quel choc ! La crête très effilée donne sur des ravines impressionnantes, et droit devant nous apparait le Mont Aiguille dans toute sa splendeur, nous sommes littéralement abasourdis par cette vue grandiose, sublimée par le ciel menaçant !

Mont Aiguille

 Après quelques pas relativement glissants où les cailloux roulent sous les semelles, nous retrouvons la forêt de pins et mélèzes et descendons facilement. Tout à coup, je m'arrête brutalement : à l'orée devant nous se dresse un chamois. Nous avançons tout doucement pour finalement observer deux groupes de vingt chamois au total, ils broutent paisiblement et ne semblent pas préoccupés par notre présence.

chamois

 Arrivés au lieu dit "Au Barri" à 1202 mètres, le Mont Aiguille se cache et la pluie reprend. Nous décidons alors de nous diriger vers le petit hameau la Bâtie, dans l'espoir d'y trouver refuge, mais nous n'y trouverons qu'un chien un peu perdu et tout mouillé. Chacun est calfeutré chez soi et il n'y a aucun réseau téléphonique. Nous repartons donc en direction du col de l'Aupet, sous une pluie battante, dans l'espoir de trouver une cabane sur notre chemin.

Arrivés au parc de loisir accrobranche, autrement nommé Parcours Aventure Trièves, un immense site avec pas moins de 400 ateliers, nous trouvons sur le côté un passage ouvert pour rejoindre le chalet d'accueil. Il est bien entendu fermé mais un auvent d'environ 1 mètre de large avec une table haute nous protègera pour le repas.

accrobranche
 

Si les propriétaires voient cette photo, je pense qu'ils ne nous en voudront pas car nous n'avons absolument rien détérioré, ni laissé aucun détritus (comme toujours d'ailleurs). Nous installons notre tente à l'extérieur du parc, sur un petit pré à l'orée de la forêt, et nous nous y réfugions rapidement pour la nuit.

bivouac
 

 

13 avril 2025

jour 2 - De la cabane de Carrette à la plaine de la Chau

 

 


  • D+: 737 m
  • D-: 528 m
  • distance : 17,5 km
  • temps de marche : 6 heures 45 minutes

 

En effet, nous avons eu toute la nuit un compagnon à quatre pattes : à peine étions-nous dans le noir que nous avons commencé à entendre différents grattements et bruits divers. Nous n'avons pas peur mais nos sens se mettent involontairement à l'écoute du moindre bruit, si bien qu'il est très difficile de s'endormir. Lorsqu'on allume, on ne voit rien. Lorsqu'on éteint, ça recommence... Jusqu'au moment où on entend un petit bruit métallique. On allume la lampe frontale et on voit alors un petit mulot sylvestre qui nous regarde, puis qui prend une pâte dans la casserole dont il a réussi à renverser le couvercle, puis qui nous regarde à nouveau. Nous sommes presque attendris par cette bestiole, nous lui laissons un peu à manger et enfermons tout le reste correctement. A partir de là, nous passons une bonne nuit car, d'une part le mulot est rassasié et s'agite beaucoup moins, d'autre part notre imagination reste cantonnée à ce petit mulot.

Au matin, nous quittons presque à regret ce havre de paix et prenons la direction de la grande prairie de Darbounouse, sous un ciel menaçant.

 

Darbounouse

Nous découvrons le puits qui est indiqué sur la carte, nous n'y touchons pas car il est réservé au berger, de toute façon nous avons suffisamment d'eau pour la journée.

puits
 

 Un peu plus loin, nous croisons les deux jeunes qui avaient pris le même car que nous. Nous sommes contents de nous revoir car les rencontres sont très rares, nous sommes les seuls randonneurs itinérant sur plusieurs jours. Ils sont passés par les sommets et ont eu pas mal de neige mais sont contents de leur sortie, ils rentrent chez eux ce soir. 

Nous parvenons au canyon des Erges que beaucoup décrivent comme un très beau site. Je suis un peu déçu car, entre la pluie qui commence et les nombreux névés dans cette zone encaissée, la progression est lente et il n'y a pas de panorama. Heureusement, la sortie du canyon est très jolie, nous avons monté petit à petit et la neige se fait plus présente.

sortie canyon Erges

 Le sentier longe ensuite une zone de lapiaz très caractéristique, cela nous rappelle des souvenirs de difficultés mais ici tout va bien, il n'est pas nécessaire de traverser cette zone.

lapiaz

 Arrivés à la Jasse du Play, nous trouvons une cabane assez similaire à celle qui nous a abrités la nuit dernière, mais nous choisissons de continuer : la pluie n'est pas trop forte et nous voulons profiter de notre tente, il n'y aura pas de rongeur ! Cette prairie abrite aussi la première fontaine depuis le départ, et elle coule abondamment. Cette fois nous remplissons nos 6 litres d'eau pour être tranquilles !

fontaine du Play

 Nous parvenons à la Jasse de la Chau, une plaine magnifique avec des petits bosquets et de gros sapins qui nous abritent efficacement de la pluie pour notre repas du soir.

bivouac Jasse de la Chau

repas Jasse de la Chau