- D+: 1133m
- D-: 733m
- distance : 16 km
- temps avec les pauses : 12 heures 35 minutes
Ce chemin construit pendant l'entre-deux-guerres devait permettre l'acheminement de matériel puis la création d'une conduite forcée entre les lacs de Vens et de Rabuons, pour la production d'énergie hydroélectrique. Il est pratiquement horizontal, autour de 2400m d'altitude et mesure plus de 8 kilomètres, presque toujours en balcon sur la Tinée.
Certains passages nous rappellent les vires des Pyrénées espagnoles que nous avons admirées il y a 2 ans (à la différence près que ces dernières ont été façonnées uniquement par la nature).
Il y a aussi plusieurs tunnels,
et en cherchant bien d'anciennes traces d'explosifs.
A la balise 112, nous trouvons l'arrêté municipal interdisant le chemin de l'énergie entre les balises 110 et 111, à cause d'un éboulement sur l'un de ces tunnels.
C'est bien mais aucune alternative n'est proposée aux randonneurs, et chacun fait ce qu'il peut : au choix faire demi-tour, se lancer dans un contournement par des chemins non balisés (mais cairnés par d'autres randonneurs heureusement, ajouter une heure de marche), ou passer malgré tout par le tunnel. Bien que l'éboulis soit impressionnant, il y a un passage sur la gauche sans réelle difficulté technique. Espérons que les travaux pourront être entrepris rapidement car tout ça ne parait pas très stable.
Nous ne vous dirons pas par où nous sommes passés, mais nous arrivons bientôt en vue du refuge de Rabuons (flêche rouge sur la photo) que nous confondons dans un premier temps avec une maison EDF à gauche en contrebas.
Nous arrivons à ce premier chalet en même temps qu'un hélicoptère, qui fait plusieurs aller/retour avec des hommes coiffés de casques de chantier. Auraient-ils décidé de relancer les travaux hydroélectriques stoppés pendant la deuxième guerre mondiale ?
Un peu plus loin, d'autres techniciens nous rejoignent et montent avec nous vers le refuge pour le repas. Nous comprenons alors pourquoi il n'y a presque pas de touriste et autant d'ouvriers : ils ont pratiquement vidé le lac de Rabuons, qui du coup a perdu de sa superbe.
Nous mangeons au refuge (deux belles parts de thon à la catalane + riz) et discutons avec les ouvriers : c'est la toute première fois qu'ils vident le lac, il leur reste encore un mètre à pomper pour pouvoir accéder à une galerie qu'ils doivent réparer.
Nous avions en projet de nous reposer un peu sur place, voire de dormir au refuge, mais ces travaux ne nous incitent pas à rester. Nous sommes encore en forme et partons donc à l'assaut du mont Ténibre.
Entre les balises 105 et 106, nous longeons le lac tandis que derrière nous, des ouvriers font du radeau...
Pour les accros du camping, il y a un joli emplacement de bivouac juste au dessus de la balise 106, mais pour nous il est encore tôt.
Le sentier commence à monter plus rudement, il entre à nouveau dans le parc du Mercantour puis passe entre les deux lacs du Cimon.
Le vallon devient alors franchement rocailleux (sauf dans les névés...), nous longeons le lac de la Montagnette par la droite et rejoignons le pas de Rabuons à 2872m.
De cette endroit, nous identifions toutes les crêtes qui marquent la frontière avec l'Italie, ainsi que le mont Viso au loin et le mont Ténibre avec ses 2 croix à l'ouest.
A partir d'ici, des points rouges permettent de se repérer, ils ne sont pas superflus car on navigue sur les crêtes.
Un dernier passage est particulièrement aérien et délicat (flêches rouges), à déconseiller par mauvais temps ou en cas de vertige. Je dois ranger mes bâtons dans le sac afin de bien m'assurer sur les rochers.
Enfin, nous parvenons au sommet du Mont Ténibre. L'environnement est plutôt hostile, à la fois par le relief escarpé, les rochers omniprésents et la météo plus qu'incertaine, nous voyons d'ailleurs la pluie arriver droit sur nous. De plus, il est déjà 17h, un peu tard pour trainer à plus de 3000 mètres.
Aussi, c'est avec soulagement que nous trouvons les points rouge qui permettent de redescendre vers le sud ouest, dans un petit goulet étroit et raide.
En effet, à partir d'ici il n'y a plus de sentier sur la carte, et nous nous fions à la très bonne description trouvée sur altituderando. Nous quittons les points rouge lorsqu'ils remontent vers le pas de Tenibre, et continuons à descendre en suivant maintenant quelques rares cairns, à peu près à cet endroit :
Nous devons alors sortir nos capes de pluie, heureusement les passages délicats sont derrière nous. Les cairns nous mènent assez facilement vers le bas, la pluie s'arrête et le soleil revient, nous descendons facilement en direction du lac.
Lorsque nous nous arrêtons pour faire le point, nous remarquons que quelque chose ne va pas : il n'y a qu'un lac or visiblement les lacs Varicles que nous espérions rejoindre sont au nombre de deux. Un peu de repérage nous permet de voir que nous nous sommes trompés. Le lac devant nous est le lac du Fer, au sud des lacs Varicles. Sur cette photo prise avant la pluie, on voit très bien notre erreur : nous avons suivi des cairns passant à gauche (sud-est) de la crête de Sélasse, alors qu'il aurait fallu passer à droite (nord-ouest), sans doute avec d'autres cairns.
La météo nous a fait peur et nous nous sommes trop précipités. Heureusement, les conséquences ne sont pas trop graves, nous installons notre bivouac près du lac du Fer et rejoindrons Varicles demain. En attendant, cette longue journée s'achève sur un joli coucher de soleil.