14 août 2011

Hautes Pyrénées 2011 Jour 9. lac d'Estom Soubiran - Cauterets

  • D+: 71m
  • D-: 1391m
  • distance : 13 km
  • temps avec les pauses : 6 heures 26 minutes
14 Août. La pluie a cessé dans la nuit et le soleil est même de retour. Au matin, comme hier, des animaux viennent nous rendre visite.

moutons Estom Soubiran


Nous plions bagage avec un peu de nostalgie car nous savons bien que l'aventure se termine : le bivouac, c'est fini pour cette année.

bivouac entre le lac d'Estom Soubiran et le lac de Labas


La descente vers le lac d'Estom se fait à l'ombre, nous traversons une zone humide parmi les fougères, il suffit maintenant de suivre les traces blanc/rouge/blanc qui suivent la limite du parc national des Pyrénées.

lac d'Estom

descente vers lac d'Estom


Peu avant le lac, nous avons la chance de voir encore deux isards, ce sera sans doute les derniers, puis un ultime troupeau de vaches juste au dessus du refuge d'Estom.
Isard au dessus du lac d'Estom

vaches au dessus du lac d'Estom


Nous arrivons au lac avant 11 heures, il est malheureusement encore à l'ombre et il n'y a pratiquement personne excepté quelques pêcheurs. Au refuge, on nous indique qu'il faut compter environ 3 heures 30 pour rejoindre Cauterets. Nous savons qu'il y a un bus pour Lourdes à 15h30 et un autre à 17h30. Notre train de nuit est au départ de Lourdes à 22h15. On a donc du temps, inutile de se presser.

Après le refuge, nous rejoignons un sentier très large qui descend la vallée de Lutour, et commençons à croiser à nouveau pas mal de monde : La montée au lac d'Estom est une belle promenade familiale, entre les sapins et les cascades.

Christine vallée de Lutour


Nous ramassons quelques baies et nous arrêtons dans la prairie au bord du ruisseau pour le pic nic. Le genou endolori de Christine est un peu enflé mais rien de grave !

Christine myrtilles fraises


Après le repas, le sentier est cette fois très fréquenté. Nous croisons plusieurs centaines de personnes, alors que au dessus du lac nous étions absolument seuls. Un peu au dessus du parking de la Fruitière, nous voyons sur la carte un petit chemin parallèle qui longe le ruisseau côté ouest. Incorrigibles, nous quittons le boulevard pour ce mini sentier. Bientôt, nous cherchons à nouveau notre route car ce sentier n'est pas du tout entretenu, des arbres sont tombés depuis longtemps et n'ont jamais été élagués. Nous insistons malgré tout, finissons par passer après quelques griffures, et sommes récompensés par un dernier troupeau d'isard dans la montagne, juste au dessus du parking (ci-dessous, on voit l'hôtellerie à droite). Nous voyons la foule sur le chemin à 200 mètres, aucun d'eux ne remarque ces animaux...

Isard vallée de Lutour


Après le parking, il n'y a plus grand monde, et pourtant le sentier est pittoresque, avec un mélange de feuillus et d'épineux, sur une mousse omniprésente.

Bernard vallée de Lutour


Nous arrivons en vue de Cauterets à 15h00, et pouvons observer cette station thermale à travers une trouée dans la forêt.

arrivée Cauterets


Notre premier bus part dans 30 minutes. Nous décidons donc de presser le pas, et arrivons à la gare de Cauterets quelques secondes avant le départ du bus. Notre visite de la ville se limitera donc à une traversée du centre et à la gare routière, ancienne gare férovière classée monument historique.

gare de Cauterets


Notre périple de randonneur s'achève ici, nous terminons notre séjour par une fin d'après midi à Lourdes, où nous avons encore un peu d'énergie pour découvrir la basilique et la grotte, avant un petit restaurant et un retour en train de nuit jusqu'à Paris le 15 août au matin.

Nous terminons cette nouvelle édition avec quelques petits bobos sans gravité, et sommes finalement assez fiers d'avoir réussi à faire en totalité la boucle que nous avions planifiée, avec quelques déviations mineures. En effet, avec les tronçons sans véritable sentier, la partie espagnole incertaine, les dénivelés importants, la météo capricieuse depuis le début de l'été, ça n'était pas gagné d'avance.

Nous garderons de bons souvenirs du pic Cambiel, des trois cirques, des vires espagnoles. Nous avons vu de nombreux isards (au moins 60...), des edelweiss, des paysages inhabituels.

L'an prochain, il va falloir choisir entre les Pyrénées et les Alpes, ou pourquoi pas la Corse. Ça ne va pas être facile...

Merci à vous tous qui avez eu le courage de nous lire jusqu'ici, et rendez-vous l'an prochain, nous y comptons bien, pour de nouvelles aventures. Les commentaires sont ouverts à tous, n'hésitez pas à laisser le vôtre si le cœur vous en dit.

Christine et Bernard

13 août 2011

Hautes Pyrénées 2011 Jour 8. Sausse - lac des gentianes - lac d'Estom Soubiran

  • D+: 1142m
  • D-: 810m
  • distance : 12 km
  • temps avec les pauses : 9 heures 35 minutes

La nuit s'est relativement bien passée, il n'y avait pas trop de trous ou de bosses sur l'emplacement choisi dans la nuit. Les vaches qui nous ont causé des difficultés pour trouver un bivouac viennent nous rendre visite au matin. On ne leur en veut pas, finalement elles sont plutôt sympathiques avec leurs oreilles poilues.

vaches Pyrénées


Nous reprenons notre route vers Ossoue, toujours sur le GR10. Cette fois il y a du monde et le sentier n'est pas difficile à suivre.

Nous arrivons tout d'abord à la cabane de Lourdes. La partie réservée au berger, avec cuisine et douche, est abandonnée et complètement inutilisable. La partie randonneurs est en béton avec 6 lits en fer sans matelas. De plus, pas d'eau potable à proximité. Dommage... Un peu plus bas, la cabane du barrage d'Ossoue est pire : toujours entièrement bétonnée, elle est restée ouverte et les animaux l'ont rendue inutilisable. Au final, les 4 cabanes présentes sur cette portion du GR10 sont mal entretenues et ne présentent un intérêt que en cas d'orage...

Après le barrage, point bas à 1807 mètres, nous remontons les oulettes d'Ossoue jusqu'à une cascade puis un pont de neige.

cascade oulettes d'Ossoue


Christine fait une mauvaise chute et se retrouve avec le genou en sang. De plus, comme souvent en montagne, le temps commence à changer et nous nous arrêtons pour le repas avant qu'il ne pleuve. Nouvelle déconvenue, nous avons perdu le couteau suisse, sans doute hier soir dans la nuit, et impossible de couper le saucisson ou la viande séchée avec un couteau en plastique.

Nous repartons alors que la pluie commence à tomber assez fort, tous les randonneurs s'arrêtent pour s'équiper, nous faisons de même, en nous demandant quand tous ces petits ennuis successifs s'arrêteront.

Christine cape de pluie


A 2378 mètres, il y a un replat et nous quittons le GR10 pour filer vers l'est, direction le col des Gentianes puis l'Estom Soubiran.

début sentier vers lac des gentianes


Nous préférons rallier Cauterets par cette voie plutôt que par le refuge de Baysselance et Pont d'Espagne, car nous n'avons pas la carte décrivant le sentier et les possibilités de bivouac au delà du refuge, mais surtout parce que, fidèles à nos habitudes, nous préférons cet itinéraire sans doute moins fréquenté que le GR.

Nous arrivons facilement à un premier cirque, et cherchons le lac des Gentianes sous la pluie, sans le trouver. Heureusement, quelques rares cairns nous indiquent qu'il faut encore monter, sur le côté est du cirque. Le lac des Gentianes est un peu plus haut, le glacier d'Ossoue est en arrière plan.

lac des gentianes glacier d'Ossoue


Le sentier monte ensuite dans le pierrier juste derrière le lac.

Bernard lac des Gentianes


On arrive facilement au col des Gentianes (2729 mètres), d'où l'on peut observer le glacier d'Ossoue et le lac des Gentianes à l'Ouest, ou encore le petit lac du col et le lac Glacé au nord. Sans doute un endroit magnifique par beau temps...

lac des Gentianes et glacier d'Ossoue depuis col des Gentianes

petit lac du col des Gentianes et lac Glacé


Comme d'habitude, le sentier n'est guère tracé, mais il suffit de viser entre les deux lacs. Ensuite, au delà d'un à-pic, on reconnait les deux lacs suivants, le lac Couy et le lac des Oulettes d'Estom Soubiran. Mais bizarrement, on trouve cette fois quantité de cairns disséminés un peu partout. Ce qui ne nous aide guère, il nous faut là encore chercher notre route. Heureusement la pluie a cessé et les roches sont sèches.

lac Couy et lac des Oulettes d'Estom Soubiran


Nous arrivons vers 18h30 au deuxième lac et repérons un emplacement de bivouac au milieu des ruisseaux entre le lac d'Estom Soubiran et le lac de Labas. Compte tenu de nos mésaventures de la veille, nous décidons de nous arrêter là. La route est encore longue pour Cauterets mais cela devrait aller.

lac des Oulettes d'Estom Soubiran


Bientôt, le ciel s'obscurcit à nouveau. Nous rangeons toutes les affaires au sec et préparons le repas, une grande soupe chinoise avec nouilles et champignons noirs, plus divers légumes séchés et assaisonnements. Au moment où le repas est prêt, la pluie se remet à tomber. Nous mangeons donc un peu serrés mais à l'abri dans la tente.

Après une rapide toilette pendant une accalmie, nous nous endormons sous la pluie qui redouble. Cette fois, on se dit qu'on a bien géré, et que la chance est revenue de notre côté. Surtout que nous avons retrouvé le couteau suisse dans une poche d'un sac à dos !

12 août 2011

Hautes Pyrénées 2011 Jour 7. circo de Cotatuero - faya de las flores - faja Escuzana - Sausse

  • D+: 1191m
  • D-: 1632m
  • distance : 19 km
  • temps avec les pauses : 13 heures 22 minutes
Au matin, la lumière est différente mais le lieu est toujours enchanteur.

Cotatuero matin


Il y a une petite mare à proximité de notre campement. En m'approchant, je suis surpris par les reflets très réalistes de la montagne dans l'eau.

reflets mare


A nouveau, une longue journée nous attend, avec une difficulté supplémentaire : notre carte d'Espagne est bien moins précise que la carte IGN au 1/25000 que nous utilisons en France. Et nous avons prévu de passer par deux vires, corniches sur le flanc d'une paroi rocheuse, où nous n'aurons pas droit à l'erreur. Nous avons bien noté le topo de randonneurs précédents sur Internet, mais bizarrement tout le monde fait le circuit dans l'autre sens...

Pour l'heure, il s'agit de trouver l'entrée de la première vire, le côté est de la faja de las flores, que nous voyons à l'horizon (flêche ci-dessous).

Cotatuero panoramique


Nous arrivons facilement à la cabane (très peu confortable, surtout par rapport à notre bivouac de rêve) et au piquet signalé par d'autres randonneurs sur le Net.

cabane

piquet


Il s'agit ensuite de traverser un nouveau lapiaz, avec quelques cairns et deux isards pour nous guider.

isard

isards zoom.jpg


Nous trouvons l'entrée de la vire, signalée par un tapis d'edelweiss. J'ai un peu d'appréhension devant le vide du canyon d'Ordesa. Christine en profite pour vérifier ses messages, enfants oblige, mais comme d'habitude, pas de réseau...

canyon d'Odesa pas de réseau


Un premier virage et nous voyons ce que nous attend : 3,5 km de parcours horizontal, avec faux pas interdit, plutôt impressionnant mais sans réelle difficulté par beau temps.

début faja de las flores


Après chaque virage, c'est la surprise, on découvre au dernier moment la suite du sentier.

faja de las flores

Christine faja de las flores

faja de las flores falaise

faja de las flores


Par moment, le sentier se fait un peu plus large et passe à l'ombre des rochers. On y trouve même un emplacement de bivouac à l'abri de la pluie...

Bernard faja de las Flores

Christine sur faja de las Flores


Nous quittons ce passage magnifique, après avoir croisé au total une dizaine d'Espagnols, qui font sans doute la longue boucle depuis le fond du canyon d'Ordesa. Vers midi, nous arrivons donc à l'extrémité ouest de la vire, et découvrons un lieu de pic nic idéal : l'Aguas Tuertas au fond du cirque de Salarons.

fond du cirque de Salarons - Aguas Tuertas


Ce cirque est parcouru par de petits ruisseaux aux nombreux méandres. Nous somme surpris par le courant, qui se dirige vers la montagne. En fait, l'eau se déverse dans une cavité rocheuse, elle doit ressortir à l'air libre quelque part dans le canyon.

Après le repas, il nous faut à nouveau chercher notre chemin, qui n'est pas forcément celui des isards.
Nous repérons facilement le Mondarruego, une montagne de cailloux de 2848 mètres, et nous dirigeons vers le col côté nord. Il nous faut traverser successivement l'Aquas Tuertas, puis une pente herbeuse, puis une pente caillouteuse à la limite des lapiaz. On voit bien le chemin parcouru sur cette photo, avec l'entrée de la faja de las Flores sur la droite du pico de Salarons, les zones herbeuses, et la montée parmi de très rares cairns.

montée vers col Mondarruego pico de Salarons


Arrivés au col, l'aller retour sans sac à dos vers le sommet du Mondarruego se fait en une demi-heure.

Mondarruego


Une fois de plus, le doute nous assaille : allons-nous trouver le deuxième passage, la vire de l'Escuzana ? En effet, le sentier qui descend maintenant vers l'ouest semble aboutir directement sur un précipice.

descente vers faja Escuzana


Ouf, nous repérons un cairns puis un autre et nous trouvons sans difficulté l'entrée de la vire, juste à gauche de la pente herbeuse.

Nous ne pouvons nous empêcher de comparer les deux vires. Celle-ci est plus courte (1300 mètres), plus pentue, moins impressionnante mais plus variée. Elle est aussi moins connue, nous n'y croisons absolument personne. Enfin, un point commun : les deux vires sont magnifiques et méritent le détour, si on ne craint pas les passages délicats et si on n'a pas peur de se perdre.

Bernard faja Escuzana

faja Escuzana


On y trouve même un passage équipé (un peu superflu cette corde compte tenu de ce que nous avons franchi par ailleurs), ainsi que deux petites cascades qui permettent de prendre une douche originale.

Bernard descend faja Escuzana

Christine faja Escuzana

faja Escuzana

douche faja Escuzana


La sortie de la vire, versant blanc calcaire est facile...

sortie faja Escuzana


... mais une nouvelle difficulté nous attend sur le versant suivant, brun gréseux : la remontée vers le col de Forqueta.

col Forqueta

Heureusement quelques signes nous montrent le bon chemin

signes montée col Forqueta

vers col Forqueta


Nous arrivons enfin au col, après un dernier pas délicat. Depuis le col, dans l'autre sens, le début du passage ne saute pas aux yeux. Il faut repérer le petit cairn (flêche ci-dessous) et oser se lancer...

cairn début passage


Ce col nous offre un point de vue sur le parcours que nous venons de réaliser (cliquer sur la photo pour agrandir et voir les pointillés)..

panoramique faja Escuzana


La descente du col est à nouveau très raide et laisse Christine perplexe.

Christine col Forqueta


Mais le sentier est bien tracé et c'est finalement bien plus facile que la montée. La suite vers Port Boucharo et le retour en France n'est plus qu'une formalité, même si la fin du sentier dans les éboulis est là encore difficile à trouver. Cela ne nous gène pas trop puisque le col est facile à repérer, mais dans l'autre sens cela doit être plus délicat.

Depuis Port Boucharo, nous regagnons le parking du col des Tentes ... par la route ! Quel changement après ce que nous avons traversé. Au parking, il est déjà 19 heures et nous hésitons sur la suite : le Lac des Espécières n'est pas très loin du parking, et donc en théorie interdit au bivouac puisqu'à moins d'une heure de la route. De plus, nous sommes en retard sur les étapes prévues, sans doute avons-nous pris trop de photos....

Nous choisissons donc une autre option : demander aux derniers touristes véhiculés s'ils peuvent nous descendre jusqu'au GR10, 500 mètres plus bas. Deux Espagnols acceptent avec gentillesse et nous descendent ... 3 épingles à cheveu trop bas. Nous remontons donc par la route, puis prenons le GR10 en direction de l'ouest.

Le soleil se cache à 20 heures, lorsque nous arrivons à la cabane des Tousaus. Cette cabane ne contient qu'une table et deux bancs, sur un sol en pierre. Cela convient à Christine mais je fais la fine bouche : dormir sur la pierre, avec nos tapis de sol pas très épais, cela ne m'enchante pas.

Nous reprenons donc notre marche. Mais il se fait de plus en plus tard et aucun emplacement de bivouac n'est possible : soit la pente est vraiment trop importante, soit les nombreuses vaches ont complètement labouré et sali le terrain. Nous arrivons à 21 heures à la cabane de Sausse-Dessus, en espérant qu'elle soit vide.

Elle est vide mais est encore moins confortable que la précédente : un sol en béton avec un unique lit une place sans sommier (juste des ressorts !)

Au final, nous cherchons à la lampe de poche un emplacement de bivouac entre les bouses de vache, et finissons de nous installer dans la nuit, à presque 22 heures. Le repas du soir se limite à une soupe, nous nous endormons malgré tout très rapidement, en nous disant qu'on a vraiment mal joué ce soir.